Page:Bolingbroke - Des devoirs d'un roi patriote et portrait des ministres de tous les temps, 1790.djvu/7

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gentium. Toute prééminence fut donnée dans le ciel et sur la terre à proportion du profit que l’on retirait. La majesté fut la première récompense, et la divinité la seconde. On leurrait ainsi les peuples dans ces temps de simplicité et de superstition.

J’ai lu dans un des historiens du bas empire romain, (et je ne conseille à personne de perdre son temps à pareille lecture) que Sapores, fameux roi de Perse, fut couronné dans le ventre de sa mère. Son père l’ayant laissé enceinte, les mages déclarèrent qu’elle accoucherait d’un enfant mâle ; aussitôt on fit apporter tous les attributs de la royauté, on les plaça sur le ventre de sa majesté, et les princes et les satrapes vinrent se prosterner devant l’embryon monarque.

Qu’on ne m’accuse pas de principes anti-monarchiques, et qu’on ne me croit pas l’ennemi de la succession au trône par droit de naissance. Je préfère la monarchie à tous les autres gouvernements, et la monarchie héréditaire à celle qui est élective. Je respecte les rois, leur charge, leurs droits et les personnes. On retrouvera cette profession de foi dans tous les principes que je vais établir, car je pense que le caractère et le gouvernement d’un Roi Patriote ne peuvent avoir d’autre base que lorsque leur charge et leurs droits seront regardés comme divins, et leurs personnes sacrées.