Page:Bonaparte - Réponse de Louis-Napoléon Bonaparte à M Lamartine, 1848.djvu/9

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éclairé que tous ceux que nous y avons vus depuis vingt-huit ans ? Naguère encore, Coblentz en illuminant ses murs, parce que la Prusse n’avait pas pu lui enlever ses lois françaises, rendait un bel hommage à la mémoire de l’Empereur.

« Le résultat de l’Empire, » dit l’illustre écrivain que je réfute avec douleur, « c’est l’Europe deux fois à Paris, c’est l’Angleterre réalisant sans rivale la monarchie universelle des mers, c’est en France la raison, la liberté et les masses retardées indéfiniment par cette période de gloire. » Cela est vrai dans ce sens que ces résultats désastreux sont venus non du triomphe, mais de la chûte de l’Empereur. Pleurez donc avec nous, avec la France, avec les peuples, les revers de nos armes, car si elles eussent toujours été victorieuses jusqu’à la fin, l’Angleterre était abaissée, l’oligarchie européenne vaincue, les nationalités des peuples voisins ressuscitées, la liberté enfin implantée en Europe !

« Je ne défends pas systématiquement toutes les institutions de l’Empire, ni toutes les actions de l’Empereur, je les explique. Je regrette la création d’une noblesse qui, dès le lendemain de la chute de son chef, a oublié son origine plébéienne pour faire cause commune avec les oppresseurs ; je regrette certains actes de violence inutiles au maintien d’un pouvoir fondé sur la volonté du peuple ; mais ce que je prétends, c’est que de tous les gouvernements qui précédèrent ou qui suivirent le Consulat et l’Empire, aucun ne fit, même pendant la paix, pour la prospérité de la France, la millième partie de ce que créa l’Empereur pendant la guerre.

« Ouvrez le magnifique ouvrage de M. de Cormenin sur la centralisation, et vous y lirez ce passage remarquable : « La division départementale de la France, la codification législative, la comptabilité financière, l’administration intérieure, l’armée disciplinée, la police organisée et l’unité nationale, font l’envie et l’admiration de l’Europe ! » Eh bien ! excepté la division du