Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/110

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chef de bataillon à d’autre titre, car la loi de 1834, sur l’état des officiers, nous est connue ; c’est le Code militaire, un code qu’on ne peut pas enfreindre, que j’ai appelé ; dans une autre circonstance, l’arche sainte. D’après cette loi, quand on n’a pas suivi la hiérarchie, quand on n’appartient pas à l’armée avec le grade de capitaine, et quand on ne remplit pas les conditions voulues pour l’avancement, conditions qui consistent dans un fait de guerre sur le champ de bataille ou dans une proposition régulière de candidature sur le tableau d’avancement, on ne peut pas devenir chef de bataillon. M. Pierre Bonaparte n’était ni dans l’une ni dans l’autre de ces conditions. On lui a conféré, c’est le Gouvernement provisoire, je crois, on lui a conféré le titre de chef de bataillon dans la Légion étrangère, à titre étranger ; lui, n’est pas étranger, mais son titre est étranger ; c’est ce qu’il faut bien distinguer. (Très bien ! très bien !) Voilà en quoi M. Pierre Bonaparte ne peut pas être blessé : il est Français et bon Français, c’est un hommage que je lui remis ; mais son titre dans la Légion étrangère est titre étranger. Il faut bien faire attention à cette distinction. (Très bien ! très bien !)

M. Pierre Bonaparte part de Paris avec une mission pour l’Algérie. Cette mission disait qu’à son arrivée à Alger il serait à la disposition du gouverneur général. Que fait le gouverneur général ? Il se rappelle le nom de Bonaparte, et il donne à M. Pierre Bonaparte le poste d’honneur, le poste le plus périlleux ; c’est là qu’un Bonaparte doit être heureux de se trouver ; c’est le meilleur de tous les postes. (Marques unanimes d’approbation.)

M. Pierre Bonaparte. — Je vous prie de croire que je n’ai pas boudé.

M. le Ministre. —