Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/8

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autrement une disposition qui vous défend sans retour, dans votre patrie, la carrière à laquelle vous vous étiez exclusivement voué, ou qui ne vous permet de la suivre que dans des conditions anormales et intolérables[1] ?

Qu’on ne m’accuse pas de présomption, parce que j’ai supposé qu’une auguste assemblée aurait pu être appelée à se prononcer sur un intérêt individuel et aussi secondaire. Non, car non-seulement il est de l’essence des institutions démocratiques que les grands pouvoirs de l’État ne dédaignent pas les réclamations des plus humbles citoyens, mais les précédents parlementaires n’auraient pas manqué dans l’espèce.

Sous la monarchie de Juillet, les fils de l’immortel maréchal Ney passèrent ainsi, avec leurs grades, des rangs étrangers dans ceux dont leur père avait été un des plus glorieux luminaires. Les services des parents sont entrés plus d’une fois en ligne de compte, et pour ne citer qu’une circonstance récente, n’avons-nous pas, à la Constituante de 1848, voté par acclamation, et comme récompense nationale, la nomination, en dehors des règles ordinaires, du jeune fils de l’illustre général Négrier, qu’un plomb fratricide enleva si cruellement aux travaux législatifs et à l’armée ?

Quoi qu’il en soit, nommé, au titre étranger, par le Gouvernement provisoire, je me préparais à rejoindre mon ré-

  1. Voyez, pour le mode d’admission aux emplois des officiers au titre étranger, et pour les conditions de leur état militaire, le chapitre VI du titre ix de l’ordonnance du 16 mars 1838, et, aux pièces justificatives, le discours que j’ai prononcé à la séance de l’Assemblée législative, le 22 décembre 1849.