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Guillaume Ier de Hesse-Cassel. Milieu aristocratique, protestant et conservateur où son esprit, indépendant et réfléchi, se heurte à maints préjugés. La révolution de 1848 éveille en elle le goût de la prédication humanitaire et l’amour des idées généreuses ; blâmée par sa famille, elle part seule et gagne sa vie en travaillant à un institut d’éducation, fondé à Hambourg par les communistes ; elle crée et dirige une école rationaliste, jusqu’au jour où la police intervient et la chasse (1852) ; elle s’exile en Angleterre, et par des leçons et des travaux de traduction parvient à ne pas mourir de faim. Londres est alors le refuge des exilés de toute l’Europe : Kossuth et Pulszky, Mazzini et Orsini, Herzen et Ogareff, Louis Blanc et Ledru-Rollin, agitateurs et proscrits de tous pays et de toutes doctrines. Elle devient leur amie, leur consolatrice. Elle se fait l’éducatrice des deux filles d’Alexandre Herzen, puis, en 1882, vient se fixer définitivement en Italie avec la plus jeune, Olga Herzen, qui ne la quittera que onze ans plus tard, en 1873, pour épouser Gabriel Monod. Dès lors, elle vécut à Rome ou à Tarente, — ne s’absentant que pendant les mois d’été qu’elle passait à Versailles, dans la famille Monod. À Rome, elle se lia d’amitié avec Wagner, Liszt, Lenbach, Nietzsche, Garibaldi, Ibsen. Ses mémoires,[1] — publiés sous le titre de Mémoires d’une Idéaliste avec, comme

  1. Mémoires d’une Idéaliste, par Malwida de Meysenbug, traduits de l’allemand avec une préface de Gabriel Monod, 2 vol. in-12, Paris, Fischbacher, 1900, xvii + 436 p. et 316 p.
    Le Soir de ma vie (Suite des Mémoires d’une Idéaliste), précédée de la Fin de la vie d’une Idéaliste, par Gabriel Monod, Fischbacher, 1008, xvi + 400 p.
    Sur Mlle  de Meysenbug, voir aussi deux articles d’Alfred Dumaine, Confession d’une démocrate allemande : Malwida de Meysenbug, dans la Revue de la Semaine, 10 juin 1921, pp. 131-152, et 17 juin 1921, pp. 278-299, et l’article de Dominique de Bray, dans la Flamberge, cité à la Bibliographie n° 204.