Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/105

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chaleur & la brûlure. L’espece de la sensation dépend du mouvement imprimé. Il faut juger de ce mouvement par celui de l’objet ou des corpuscules qui en émanent. La petitesse & l’activité des corpuscules du feu doivent imprimer aux fibrilles des mammelons des vibrations incomparablement plus promptes que celles qu’y produit le passage d’une plume fort déliée ou la marche d’un fort petit insecte.

Une pression douce, égale, uniforme des mammelons peut donner à l’ame le sentiment du poli. Une pression rude, inégale, variée peut lui donner le sentiment de l’aspérité.

Une contraction subite des mammelons, une espece de spasme dans leurs fibres nerveuses peut occasioner le frissonnement. La cause de ce spasme n’est pas la même chez tous les individus. Tel frissonne à l’attouchement de certains corps qui font éprouver à un autre des sensations fort agréables. Le tempérament & l’habitude produisent ces variétés.