Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/187

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rien vu, avons-nous dit : cela est-il exactement vrai ? Quoi ! Les haies, les arbres, la verdure, les pierres, les ruisseaux, les montagnes, le ciel qui s’offroient à lui de toutes parts il ne les a point apperçus ? Tous ces objets ont été par rapport à lui comme non existans ? Ils ne l’ont pas été au moins par rapport à son corps : l’œil n’a cessé d’en recevoir les impressions & de les transmettre au cerveau. L’ame n’auroit-elle senti aucune de ces impressions ? Nous sommes déja certains qu’elle a apperçu les objets qui l’ont obligée de se détourner. Comment la vue de ces objets a-t-elle produit cet effet ? ç’a été ensuite du jugement que l’ame a porté sur la disconvenance de cet endroit de sa promenade avec son bien-être. Elle avoit donc porté un jugement contraire sur les endroits qui avoient précédé ? Elle a donc comparé ces endroits avec celui dont il s’agit ? Elle avoit donc apperçu les objets qui bordoient sa route & qui en faisoient partie ?

Que conclurons-nous de là ? Que l’ame est affectée à la fois de perceptions