Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/218

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qu’on puisse mener d’un point à un autre, c’est d’une nécessité mathématique : qu’une pierre laissée à elle-même tombe, c’est d’une nécessité physique : qu’un homme de bon sens ne se jette pas par la fenêtre, c’est d’une nécessité morale. Les deux dernieres especes de nécessités sont, selon ces philosophes, des nécessités hypothétiques , qui ne sont telles qu’en vertu de l’ordre qu’il a plu à Dieu d’établir. Enfin, la nécessité morale n’est pas proprement, selon eux, une nécessité , mais une parfaite certitude . Il est certain que l’ivrogne boira le vin que vous lui présentez ; mais il n’est pas nécessaire qu’il le boive.

Cependant, si l’on prouvoit que dans toutes nos déterminations le certain coïncide avec le nécessaire, on détruiroit cette ingénieuse et subtile distinction, & l’on reviendroit à quelque chose de plus simple.

Je demande donc ; tout ce qui dérive de la nature d’un être ne doit-il pas être dit en dériver nécessairement ? Je prends cet être tel qu’il est, & je n’exa-