Page:Bordier - Ambassade en Turquie de Jean de Gontaut Biron, baron de Salignac.djvu/31

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XXVIII PRÉFACE.

Mais le vicomte de Turenne et plusieurs autres capitaines pensèrent que si les ennemis « voyaient une telle bicoque oser se défendre », ils en seraient démoralisés et ne tenteraient pas le siège de places véritablement fortes. Le sr de La Porte commandait dans la ville, et le baron de Salignac, sans s’illusionner sur le résultat final, s’offrit à tenir dans la citadelle le plus longtemps qu’il pourrait. Les régiments de Vic et de Birague durent investir la ville, qui fut prise sans peine, puis ils assiégèrent le château « contre lequel on pointa 4 pièces de canon, dit de Thou, et l’on tira 260 coups qui firent une brèche à la muraille. » La garnison se rendit enfin à condition d’avoir la vie sauve et que les gentilshommes sortiraient l’épée au côté et les soldats un bâton blanc à la main ».

Le but était atteint : l’armée de la Ligue avait subi un retard dans sa marche, et la capitulation honorable qu’on avait obtenue permettait aux troupes de prendre part à de nouveaux combats.

Le baron de Salignac alla aussitôt s’enfermer dans Monségur, que Mayenne vint assiéger. Cette place, dans une situation fort élevée au dessus de la rivière du Drot, commandait toute la vallée. 50 gentilshommes et 800 hommes seulement avaient pu entrer dans la ville. « L’armée qui l’assiégea », nous dit d’Aubigné, « était composée de tout ce qu’avait le duc de Mayenne et le mareschal de Matignon, qui faisoit 28,000 hommes, esquippée de 22 canons desquels les assiégeants firent 3 batteries. Le deuxième jour fut tiré 1,500 coups de canon, et les soldats trouvant la bresche trop raisonnable, don-