Page:Bordier - Ambassade en Turquie de Jean de Gontaut Biron, baron de Salignac.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRÉFACE. XXXI

réparer les échecs qu’il avait subis et de remporter avec ses propres troupes une victoire dont il pensait s’attribuer tout l’honneur, il courut à la rencontre de l’armée protestante sans attendre les secours qui lui eussent été nécessaires. De son côté, le roi de Navarre voyait le danger de tout livrer aux hasards d’une bataille. Ses forces n’étaient pas assez considérables pour pouvoir se relever facilement s’il essuyait une défaite. Il voulait donc éviter une rencontre en rase campagne, se replier derrière la Dordogne en s’établissant solidement dans les places; puis, fatiguant l’ennemi par des escarmouches fréquentes, il profiterait de ses fautes, lui échapperait et gagnerait la Loire, afin d’opérer sa concentration avec les auxiliaires allemands dont il venait d’apprendre l’entrée en France. Mais ces projets habilement conçus ne purent s’exécuter comme il le désirait.

Le 19 octobre, les deux armées se rencontrèrent à Coutras, sur la rivière d’Isle, et l’on dut prendre sans tarder les dispositions de combat :

Henri de Navarre partagea sa cavalerie en 5 corps, se mit à la tête du premier, confia le second au prince de Condé qui se tint à l’aile droite, le troisième au comte de Soissons qui forma l’aile gauche. Le vicomte de Turenne, à la tête de la cavalerie de Gascogne, conduisait la réserve. Le duc de La Trémouille commandait la cavalerie, légère.

L’infanterie était placée sur les ailes, ayant à sa tête, dit de Thou : « Gaspard de Valiros, Jean de Parabère, Jean de Biron de Salignac, Gabriel de Charbonnières, de Castelnau, Hector de Préaux » et plusieurs autres gentilshommes.