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PRÉFACE. XXXVI

prises d’un grand nombre de villes : Loudun, l’Isle Bouchard, Mirebeau, Vivonne, Châtellerault, Argentan, tint à honneur de se trouver près de lui à cette réunion qui ne semblait pas sans péril. Le souvenir de la Saint-Barthélemy hantait encore les esprits et faisait redouter une nouvelle trahison. Beaucoup de gentilshommes n’ayant pu dissuader le roi de Navarre de paraître à cette entrevue vinrent alors se serrer autour de lui, tout prêts à le défendre au premier signal de danger.

Cette fois la loyauté de Henri III avait été suspectée à tort. Les deux princes se réconcilièrent loyalement et n’eurent plus qu’une pensée : rester parfaitement unis et combiner leurs opérations pour reprendre Paris et ruiner la Ligue dont Mayenne était devenu le chef.

Le plan de campagne fut bientôt concerté le roi de Navarre, à la tête de ses troupes, devait commander l’avant-garde, et Henri III, qui avait reçu un renfort de dix mille Suisses, appuierait les mouvements de son allié.

L’armée marcha de succès en succès et fut bientôt aux portes de Paris. Le 30 juillet, elle s’établit à Saint-Cloud; mais au moment où l’on se préparait à investir la capitale, Henri III fut assassiné par Jacques Clément.

Cet événement changea singulièrement la situation de Henri de Navarre. Les obstacles s’accumulaient autour de lui : une partie de la France était inféodée à la Ligue et refusait de le reconnaître pour Roi; l’argent manquait; un grand nombre de seigneurs catholiques demandaient leur congé et se retiraient