Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/109

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cét empereur, Déce qui le tua, renouvella la persécution avec plus de violence que jamais. L’eglise s’étendit de tous costez, principalement dans les Gaules, et l’empire perdit bientost Déce qui le défendoit vigoureusement. Gallus et Volusien passerent bien viste : Emylien ne fit que paroistre : la souveraine puissance fut donnée à Valerien, et ce venerable vieillard y monta par toutes les dignitez. Il ne fut cruel qu’aux chrestiens. Sous luy le pape saint Estienne et saint Cyprien evesque de Carthage, malgré toutes leurs disputes qui n’avoient point rompu la communion, receûrent tous deux la mesme couronne. L’erreur de saint Cyprien qui rejettoit le baptesme donné par les héretiques, ne nuisit ni à luy, ni à l’eglise. La tradition du saint siege se soustint par sa propre force contre les specieux raisonnemens, et contre l’autorité d’un si grand homme, encore que d’autres grands hommes défendissent la mesme doctrine. Une autre dispute fit plus de mal. Sabellius confondit ensemble les trois personnes divines, et ne connut en Dieu qu’une seule personne sous trois noms. Cette nouveauté étonna l’eglise, et saint Denys evesque d’Alexandrie découvrit au pape saint Sixte Ii les erreurs de cét herésiarque. Ce saint pape suivit de prés au martyre saint Estienne son prédecesseur : il eût la teste tranchée, et laissa un plus grand combat à soustenir à son diacre saint Laurent. C’est alors qu’on voit