Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/135

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les Gaules, fut abandonné aux françois. La France s’étendoit alors beaucoup au-delà du Rhin ; mais les partages des princes, qui faisoient autant de royaumes, l’empeschoient d’estre réünie sous une mesme domination. Ses principales parties furent la Neustrie, c’est à dire la France occidentale ; et l’Austrasie, c’est à dire la France orientale. La mesme année que Rome fut reprise par Narses, Justinien fit tenir à Constantinople le cinquiéme concile général, qui confirma les précedens, et condamna quelques ecrits favorables à Nestorius. C’est ce qu’on appelloit les trois chapitres, à cause des trois auteurs déja morts il y avoit long-temps, dont il s’agissoit alors. On condamna la mémoire et les ecrits de Théodore evesque de Mopsueste, une lettre d’Ibas evesque d’Edesse, et parmi les ecrits de Théodoret ceux qu’il avoit composez contre saint Cyrille. Les livres d’Origene qui troubloient tout l’Orient depuis un siécle, furent aussi réprouvez. Ce concile commencé avec de mauvais desseins, eût une heureuse conclusion, et fut receû du saint siége qui s’y estoit opposé d’abord. Deux ans aprés le concile, Narses qui avoit osté l’Italie aux gots, la défendit contre les françois, et remporta une pleine victoire sur Bucelin général des troupes d’Austrasie. Malgré tous ces avantages, l’Italie ne demeura gueres aux empereurs. Sous Justin Ii neveu de Justinien, et aprés la mort de Narses,