Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/236

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vaincu je ne sçay quoy de divin. Ravi des oracles qui avoient prédit ses victoires, il avoûë qu’il doit son empire au dieu du ciel que les juifs servoient, et signale la premiere année de son regne par le rétablissement de son temple et de son peuple. Qui n’admireroit icy la providence divine si évidemment déclarée sur les juifs et sur les chaldéens, sur Jérusalem et sur Babylone ? Dieu les veut punir toutes deux ; et afin qu’on n’ignore pas que c’est luy seul qui le fait, il se plaist à le déclarer par cent propheties. Jérusalem et Babylone, toutes deux menacées dans le mesme temps et par les mesmes prophetes, tombent l’une aprés l’autre dans le temps marqué. Mais Dieu découvre icy le grand secret des deux chastimens dont il se sert : un chastiment de rigueur sur les chaldéens ; un chastiment paternel sur les juifs qui sont ses enfans. L’orgueïl des chaldéens (c’estoit le caractere de la nation et l’esprit de tout cét empire) est abbatu sans retour... etc. Il n’en est pas ainsi des juifs : Dieu les a chastïez comme des enfans desobéïssans qu’il remet dans leur devoir par le chastiment, et puis touché de leurs larmes il oublie leurs fautes. ne crains point, ô Jacob, dit le Seigneur, parce que je