Page:Bossuet - Discours sur l’Histoire universelle, 1681.djvu/88

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qui commençoient à estre trop riches, trouverent de redoutables ennemis dans la multitude effroyable de leurs esclaves. Eunus esclave luy-mesme les souleva en Sicile ; et il fallut employer à les réduire toute la puissance romaine. Un peu aprés, la succession d’Attalus roy de Pergame, qui fit par son testament le peuple romain son heritier, mit la division dans la ville. Les troubles des gracques commencerent. Le seditieux tribunat de Tiberius Gracchus un des premiers hommes de Rome, le fit perir : tout le senat le tua par la main de Scipion Nasica, et ne vit que ce moyen d’empescher la dangereuse distribution d’argent dont cét éloquent tribun flatoit le peuple. Scipion Aemilien rétablissoit la discipline militaire, et ce grand homme qui avoit détruit Carthage, ruina encore en Espagne Numance la seconde terreur des romains. Les Parthes se trouverent foibles contre Sidetes : ses troupes quoy-que corrompuës par un luxe prodigieux, eurent un succés surprenant. Jean Hyrcan qui l’avoit suivi dans cette guerre avec ses juifs, y signala sa valeur, et fit respecter la religion judaïque, lors que l’armée s’arresta pour luy donner le loisir de célebrer le jour du repos. Tout cedoit, et Phraate vit son empire réduit à ses anciennes limites ; mais loin de desesperer de ses affaires, il crut que son prisonnier luy serviroit à les rétablir, et à envahir la Syrie. Dans cette conjoncture,