Page:Bossuet oraisons.djvu/291

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banni. Elle prêtait de nouveau l’oreille à Dieu, qui l’appelait avec tant d’attraits à la vie religieuse, et l’asile qu’elle avait choisi pour défendre sa liberté devint un piège innocent pour la captiver. On remarquait dans les deux princesses la même noblesse dans les sentiments, le même agrément et, si vous me permettez de parler ainsi, les mêmes insinuations dans les entretiens : au dedans les mêmes désirs, au dehors les mêmes grâces, et jamais sœurs ne furent unies par des liens ni si doux ni si puissants. Leur vie eût été heureuse dans leur éternelle union, et la princesse Anne n’aspirait plus qu’au bonheur d’être une humble religieuse