Page:Bossuet oraisons.djvu/292

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d’une sœur dont elle admirait la vertu. En ce temps le duc de Mantoue leur père mourut : les affaires les appelèrent à la Cour ; la princesse Bénédicte, qui avait son partage dans le Ciel, fut jugée propre à concilier les intérêts différents dans la famille. Mais, ô coup funeste pour la princesse Anne ! la pieuse abbesse mourut dans ce beau travail, et dans la fleur de son âge. Je n’ai pas besoin de vous dire combien le cœur tendre de la princesse Anne fut profondément blessé par cette mort. Mais ce ne fut pas là sa plus grande plaie. Maîtresse de ses désirs, elle vit le monde, elle en fut vue : bientôt elle sentit qu’elle plaisait, et vous savez le poison subtil