Page:Bossuet oraisons.djvu/388

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rigide et inexorable ministère de la justice, il fait naufrage contre ces écueils. On ne voit dans ses jugements qu’une justice imparfaite, semblable, je ne craindrai pas de le dire, à la justice de Pilate : justice qui fait semblant d’être vigoureuse à cause qu’elle résiste aux tentations médiocres, et peut-être aux clameurs d’un peuple irrité ; mais qui tombe et disparaît tout à coup, lorsqu’on allègue sans ordre même et mal à propos le nom de César. Que dis-je, le nom de César ? Ces âmes prostituées à l’ambition ne se mettent pas à un si haut prix : tout ce qui parle, tout ce qui approche, ou les gagne, ou les intimide, et la justice se retire d’avec elles. Que si elle s’est construit un sanctuaire éternel et