Page:Bossuet oraisons.djvu/457

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mourir et profiter de cet exemple. » L’heureux vieillard jouit jusqu’à la fin des tendresses de sa famille, où il ne voit rien de faible : mais pendant qu’il en goûte la reconnaissance, comme un autre Abraham il la sacrifie ; et en l’invitant à s’éloigner : « Je veux, dit-il, m’arracher jusqu’aux moindres vestiges de l’humanité. » Reconnaissez-vous un chrétien qui achève son sacrifice ; qui fait le dernier effort, afin de rompre tous les liens de la chair et du sang, et ne tient plus à la terre ? Ainsi parmi les souffrances et dans les approches de la mort, s’épure comme dans un feu l’âme chrétienne. Ainsi elle se dépouille de ce qu’il y a de terrestre et de trop sensible, même dans les affections les