Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/160

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Et la Tempête bretonne
Dont la rude Voix chantonne
Dans des binious éclatants,
Avec des souffles étranges
Fait tourner la Croix, les Anges…
… Et la Meule en même temps !…

Voile au vent comme un navire,
Depuis lors, le moulin vire
Au sommet du Menez-Bré,
Et les gens des basses plaines
Apportent toutes leurs graines
A moudre au Moulin Sacré ;

Et le brave Jean-Farine
Devint riche, on l’imagine,
De gueux qu’il était avant,
Ayant été, sur la terre,
Le premier propriétaire
Du premier Moulin à Vent !


Et c’est depuis qu’en Bretagne,
Par la Ville et la Campagne,
Par les Champs et par les Bois,
Nul — chez le pauvre ou le riche
N’entamerait une miche
Sans faire un signe de Croix !





Cette poésie est éditée séparément. — G. Ondet, éditeur