Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/180

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Et ce fut ce Dong !, éclatant
De demi-heure en demi-heure,
Qui régla, dès lors, chaque instant
De ta Vie, Ô Toi que je pleure !

Dong ! Dong ! elle sonnait ainsi
Et l’Heure grave et l’Heure folle
L’Heure des jeux et l’Heure aussi
Où l’enfant partait pour l’école ;

Dong ! Dong ! le moment du Réveil,
Puis l’Heure où l’on se met à table ;
Dong ! Dong ! le moment du Sommeil
Quand passe le « Jeteur de sable » ;

Dong ! Dong ! l’Heure où, pour le Saint-Lieu,
On part, en bande, le Dimanche ;
L’Heure où, pour recevoir son Dieu,
Plus tard, on met sa robe blanche ;

Dong ! Dong ! la prime-aube du jour
Où l’on va travailler la Terre,
Et puis l’Heure où gémit d’amour
Le cœur las d’être solitaire !

Dong ! Dong ! les instants si joyeux
Où les petits gâs apparaissent ;
L’Heure digne où s’en vont les vieux
Pour faire place à ceux qui naissent !


… Et la Femme en âge avançait,
Devenait Maman, puis Grand’Mère…
Et l’Horloge aussi vieillissait
À tant sonner l’heure éphémère ;