Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/181

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Et Grand’Maman allait, venait,
Chaque jour de plus en plus frêle…
Et l’Horloge sonnait, sonnait,
D’une voix de plus en plus grêle ;

Quand de Grand’Maman la Raison
Sembla, pour toujours, endormie
L’Horloge, à travers la maison,
Sonna l’heure pour la demie ;

Et Grand’Maman, dans son lit-clos,
Agonisa, puis se tint coite…
Et ce furent de longs sanglots
Que pleura l’Horloge en sa boîte ;

Enfin, dans le lit, un soupir…
Et le grand balancier de cuivre
S’arrêta d’aller et venir
Quand Grand’Maman cessa de vivre…

Et Grand’Mère auprès des Élus
Est montée avec allégresse…
Et l’Horloge ne sonne plus :
Elle est morte aussi de vieillesse,

Morte à jamais ! C’est vainement
Qu’un grave horloger l’interroge :
C’était le Cœur de Grand’Maman
Qui battait dans la vieille Horloge !




(Cette poésie est éditée séparément. — G. Ondet, éditeur)