Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


La Mer, aujourd’hui,
A l’air de lui dire :
« J’amène Celui
« Que ton cœur désire. »
Songeant au retour
La joyeuse Élène
Met tout son amour
Dans son tricot de laine.

Près d’elle, soudain,
L’Océan qui bave
Jette avec dédain
Une horrible épave :
C’est un naufragé
Recouvert à peine
D’un « ciret » rongé
Et d’un tricot de laine.

Jetant son tricot
Dans la Mer menteuse,
Avec un sanglot
Meurt la tricotteuse :
Sur le corps mi-nu
Que la Vague amène
Elle a reconnu
Son vieux tricot de laine !…








(Musique de Théodore Botrel. — G. Ondet, éditeur.)