Aller au contenu

Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA NUIT EN MER




 
La brise enfle notre voile :
Voici la première étoile
Qui luit ;
Sur le flot qui nous balance,
Amis, voguons en silence,
Dans la nuit.
Tous bruits viennent de se taire,
On dirait que tout, sur Terre,
Est mort :
Les Humains comme les Choses,
Les oiseaux comme les roses
Tout s’endort !…

Mais la Mer, c’est la Vivante,
C’est l’Immensité mouvante
Toujours.
Prenant d’assaut les Jetées,
Dédaigneuse des nuitées
Et des jours !…
Hormis Elle, rien n’existe
Que le grand Phare et son triste
Reflet :
À la place la meilleure,
Mes amis, jetons sur l’heure
Le filet !