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Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/280

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Je lui tenais de doux propos…
Tout le long des Avoines grises,
Nous menions paître nos troupeaux !

Tout le long des Avoines grises
On fit des serments solennels,
Et j’ai, sur ses lèvres exquises,
Bu les poisons les plus mortels…
Comme devant les saints Autels
Tout le long des Avoines grises
On fit des serments solennels !

Mais, un matin, l’Avoine grise
Dut être fauchée à son tour :
Le même jour l’ingrate Lise
Loin de moi s’en fut, sans retour !…
Depuis, je pleure nuit et jour,
Car en fauchant l’Avoine grise
On a fauché mon pauvre amour !

… Et voici que l’Avoine grise
Déjà monte et déjà mûrit !…
Je pleure toujours ma promise,
Mon désespoir n’est pas guéri !
Des coquelicots ont fleuri ?
Que non pas : dans l’Avoine grise
C’est le sang de mon cœur meurtri !








(Cette poésie est éditée séparément. — G. Ondet, éditeur.)