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quelque part. Imposez les distilleries. Limitez-en les produits. Ne laissez débiter en détail les spiritueux qu’à un degré très-affaibli. Sans doute vous ne préviendrez pas ainsi tous les excès, mais certainement vous en diminuerez la fréquence.

Nous avons exposé les causes de la misère et indiqué les remèdes, nous les résumons ainsi :

Instruire le peuple ;

Étendre les moyens de travail par des établissemens agricoles dans les campagnes, par des ateliers toujours ouverts dans les villes ;

Empêcher l’aumône aux portes ou dans la rue en ne tolérant la mendicité sous aucun prétexte ;

Secourir les malheureux par des dons utiles et faits à propos, par des concessions de petits terrains, de meubles, d’outils, de métiers ; prendre des mesures pour empêcher leur aliénation ; exiger que tout habitant d’un pays soit propriétaire par lui ou sa famille de quelque chose tenant au sol ou à l’industrie ; qu’il ait un domicile, un état, s’il n’a un revenu ;

Avoir des colonies pour la déportation des mendians incorrigibles, et en général de tous les vagabonds étrangers ou indigènes ne voulant pas travailler, ou ne sachant pas posséder ;

Assainir la maison du pauvre ; lui procurer l’air et l’eau, et en même temps les moyens de réduire ses dépenses de chauffage et d’éclairage ;

Multiplier les hôpitaux ; avoir partout des salles d’asile pour les petits enfans, et des écoles gratuites pour les adolescens, écoles dans lesquelles ils apprendraient un métier ; avoir pour les jeunes filles des établissemens analogues ;

Établir des sociétés de tempérance ; restreindre le nombre des cabarets ; augmenter les droits sur les spiritueux ; flétrir l’ivrognerie ;

Faciliter les associations de voisinage ; faire comprendre