Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

presqu’île que la brume nous avait empêché de reconnaître lors de notre entrée. À certaine distance, l’ensemble est fort pittoresque.

Sur la rive droite, la campagne est riche et belle. À gauche, le mauvais temps nous la cache ; mais nous nous rapprochons de cette rive en allant vers Constance. La côte est plate ; un joli village se montre. La rive droite à son tour se perd dans la brume.

La pluie a cessé, mais le vent augmente et tourne à la tempête. À gauche est une grande maison qui ressemble à un hospice. Le soleil commence à se montrer. Constance est devant nous.

À midi, nous arrivons à Constance qui dépend du duché de Bade. Nous retrouvons là le bureau de police et la demande de passe-ports dont il n’avait pas été question depuis notre entrée en Suisse.

Constance, célèbre par son concile, est une ville déchue : de quarante mille habitants qu’elle avait jadis, il ne lui en reste aujourd’hui que sept mille cinq cents.

En entrant dans la ville, je me trouve dans une foire où la foule se presse, non à cause du précieux ou du fini des objets qu’on y vend, car je n’y vois que des jouets, de la quincaillerie, et une montagne de vieux habits et de friperies de toutes sortes.

De là, je gagne la cathédrale, édifice gothique du XIe siècle, riche en bonnes sculptures en bois. La chaire est soutenue par une figure qu’on dit être celle de Jean Hus. Dans une des chapelles sont un fac simile du saint sépulcre et des peintures de Holbein.

Dans la rue Saint-Paul, je visite la maison de Jean Hus, dont la façade est ornée de son buste en pierre.