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musée et à la bibliothèque. C’est ainsi que, croyant mal passer mon temps, la rencontre de M. Keller me le fait paraître trop court. Nous voici donc cheminant. Il me montre d’abord une pierre découverte dans le pays et portant une inscription annonçant que Rapperschwyl faisait la frontière des Gaules vers la Retia, payant deux et demi pour cent pour droit d’entrée. Nous parcourons ensuite plusieurs quartiers de la ville que je n’avais pas vus et qui sont précisément les plus beaux.

Nous passons devant l’orphelinat, hospice où l’on met tous les enfants mâles abandonnés. Ils sont soldats de droit. Je les vois sortir en bonne tenue, tambours en tête.

Je revois le musée qui est, ainsi que je l’ai dit, fort riche et parfaitement classé.

À la bibliothèque, je suis gracieusement accueilli par le conservateur. J’y retrouve le plan en relief de toute la Suisse, travail remarquable dont l’exécution a demandé beaucoup de temps et d’études. Cette bibliothèque possède quatre-vingt-cinq mille volumes ; elle a ses revenus et n’appartient pas au gouvernement. La collection Simnaler, de plusieurs centaines de volumes in-folio, y est fort consultée des savants. Au nombre des curiosités, on y voit le sceau d’or de Charles-le-Téméraire, une Bible imprimée à Zurich en 1465, des manuscrits des VIIe et VIIIe siècles, une suite de portraits des bourgmestres, un beau choix d’armes anciennes, ainsi que des autographes, parmi lesquels en est un de notre Henri IV, etc. Zurich est en outre renommé pour les savants qu’il a produits et qui l’ont fait l’Athènes de la Suisse.