Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/261

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mais les voies ferrées sont impitoyables, et il faut passer sans rien voir. Il y a bien des choses à faire encore pour humaniser la vapeur et la rendre tout-à-fait pratique dans son application au transport des individus ; elle est à la fois trop dispendieuse et trop dangereuse pour qu’on la laisse dans l’état où nous l’acceptons aujourd’hui.

La journée, qui avait commencé par un si beau soleil, s’est gâtée : il pleut à verse. C’est sous cette ondée que nous touchons aux stations de Virieu, Rossillon, Tenay, Saint-Rambert, en admirant ces vignobles reverdissant sous la pluie qui semblait les mettre en liesse. À Amberieux, nous changeons de voie ; celle que nous quittons conduit à Mâcon, et c’est à Lyon que je vais.

Les stations que nous parcourons sont : Ligment, Meximieux, Montluel, Beynost, Miribel, etc. Nous nous écartons peu du Rhône devenu maintenant un beau fleuve. Partout des terres bien cultivées, des arbres fruitiers, des vignes. Sur le fleuve, de nombreux bateaux.

J’étais venu à Lyon avec l’intention d’y rester un jour, mais qu’y faire par cette pluie battante ? Il était midi, j’aurais pu attendre une éclaircie jusqu’au soir ; je me décide à passer outre et à aller coucher à Dijon.

Pour en gagner la gare, il fallait traverser toute la ville. Je n’en fus pas fâché : à l’abri de la pluie dans une bonne voiture, je vois les quais, les deux rivières, la place Belcourt, la rue Royale, les boulevards, les Brottaux. J’admire encore la magnifique position de cette ville dont on pourrait, sans frais excessifs, et peut-être avec grand profit, faire une des plus belles