Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/272

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ce trou ; vous pouvez être assuré que sur vingt personnes qui passeront, il y en aura dix-huit qui, après s’être assurées que nul ne les guette, iront poser leur œil à l’ouverture.

Les promenades de Dijon sont belles et nombreuses : il y en a partout. Dans l’une, on me fait voir un arbre ayant quinze mètres de tour à sa base et sept mètres et demi à hauteur d’homme. La promenade dite le Parc est magnifique et s’étend à plus d’un kilomètre ; un beau jet d’eau est à l’entrée.

L’église Saint-Pierre, terminée en 1851, est simple, mais d’un bon goût. Le Chemin de la Croix, ou une suite de tableaux qu’on nomme ainsi, peintures à fond doré du style bizantin, est, comme toujours, assez mal dessiné, mais il s’harmonie avec les vitraux et ne gâte rien.

L’église Notre-Dame est fort belle. Sa façade, qui date du XIIIe siècle, est fort curieuse. Ses colonnettes sont surtout d’un charmant effet, ainsi que ses trois portes à ogives formant arcades et vestibules. Sur la tour est un jaquemar à trois figures : le père frappe les heures, la mère les demies, et l’enfant les quarts.

L’église Saint-Michel a un portail remarquable : c’est une façade avec trois voûtes et trois portes à médaillons ayant chacun une figure qui ressort en bosse. Cette entrée est vraiment magnifique ; l’intérieur n’y répond pas.

La rue principale, dont le nom m’échappe, est celle où est le théâtre. L’église Saint-Michel y fait face. La place d’Armes, belle aussi, quoique petite, y aboutit. Un vaste palais, dans le style moderne, forme un des côtés de la place d’Armes ; il se nomme, je crois, le Palais des États.