Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
DEUX DE TROUVÉES.

— Vous êtes bien sur, docteur, que ce n’est que le pénitentier pour trois ans ?

— Oui, le maximum.

— Oh ! j’aimerais miens le maximum dans ce cas ci ; et encore je pourrai peut-être m’échapper de prison !

— Non-seulement c’est possible, c’est presque certain ; j’ai des moyens qui ne pourront manquer de réussir, si tu ne fais pas quelque bêtise pour te faire découvrir.

— Oh ! docteur, je vous remercie. Je ne mérite pas…

— Certainement que tu ne mérites rien. Aussi n’est-ce pas par amitié pour toi que je ferai ce que je te propose ; c’est parcequ’il m’importe que tu ne déposes pas en cour contre moi, tandis que je ne tiens pas du tout à te faire pendre. Allons ! tu connais mes sentiments ; je connais les liens, nous nous entendrons, parlons maintenant de choses indifférentes ; aussi bien, voilà quelqu’un qui vient.

C’était le souper que l’on apportait.

Le lendemain, à dix heures, le docteur Rivard était admis à caution pour comparaître aux assises de la Cour Criminelle, qui devaient avoir lieu dans le mois suivant.

Pluchon avait repris sa bonne humeur ; il avait su gagner l’amitié d’un des guichetiers au bout de quelques jours d’emprisonnement. Il ne paraissait pas avoir la moindre inquiétude sur le résultat de son procès, dont le jour approchait.

La veille de la tenue de la Cour Criminelle, vers les neuf heures du soir, un steamboat venait d’accoster au pied de la rue Canal. Le capitaine Pierre