Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
DEUX DE TROUVÉES.

indifférente ; quant à Léon il prenait la chose sur un ton tout à fait satisfait ; il est vrai qu’il avait la promesse d’une puissante intercession.

Le docteur Rivard était habillé proprement mais sans recherche. Il avait un air posé, calme, et un petit peu pensif. Son avocat venait de lui annoncer que le procureur-général allait discontinuer la poursuite contre lui.

Le capitaine Pierre, ignorant encore l’évasion de Pluchon, était surpris de ne pas le voir. Aussitôt que le juge eut pris son siège, le greffier appela le rôle des causes. La mère Coco et ses fils furent appelés et plaidèrent coupables à l’accusation d’assaut et batterie grave, et furent condamnés à deux ans de pénitencier.

Quand la cause du docteur Rivard fut appelée, le procureur-général se leva et demanda que la cour lui permit d’entrer un Nolle prosequi. Comme c’était une motion de droit, elle fut accordée.

M. Duperreau se leva et fit motion “que le cautionnement du docteur Rivard fut annulé, et qu’il fut déchargé de l’accusation.”

Cette motion fut accordée.

Le capitaine Pierre était ébahi de ce qui venait d’arriver. Il crut un instant qu’il était sous l’effet de quelqu’étrange erreur — Mais quand il vit le docteur Rivard, accompagné de son avocat et d’une grande partie des spectateurs, quitter la cour, il se sentit le rouge monter au front, comme s’il eut été le jouet de quelque nouvel outrage, sanctionné, cette fois, par les autorités judiciaires.

Le procureur-général ne le laissa pas longtemps néanmoins sous cette impression. Il s’avança vers