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UNE DE PERDUE

vingt piastres de mon établissement, je n’ai plus besoin que de cinq piastres.

— Ce n’est pas le diable. Pourquoi n’es-tu pas venu me trouver !

— Ah ! monsieur le docteur, vous êtes toujours si bon, si généreux ! mais voyez-vous, je n’ai jamais mendié, et j’aimerais mieux mourir que de demander.

— Allons, allons, fausse honte que tout ça ; entre vieilles connaissances on ne fait pas tant de façons. Ah ! à propos, maintenant que j’y pense, un vieux souvenir qui me revient de bien loin ; il y a cinq à six ans, je me suis aperçu que tu avais oublié de faire quelques notes dans le registre des entrées de l’Hospice des Aliénés. Pour le moment je ne me rappelle pas bien ce que c’est, il y a si longtemps que je n’ai vu les régistres.

— Mais, docteur !

— Il n’y a pas de mais, ce n’est qu’une affaire de forme. Allons, monte en voiture avec moi et dans dix minutes je te ramènerai.

Le père Asselin se lava les mains, mit son habit des dimanches et monta dans la voiture du docteur Rivard.

— Postillon, à l’Hospice des Aliénés.

Les chevaux partirent au grand trot, et bientôt le docteur entrait au parloir de l’Hospice, suivi du père Asselin.

Jérémie, en voyant venir le docteur pour la deuxième fois dans la même journée, crut que le docteur rajeunissait.

— Bonjour, Jérémie. Tu vas me trouver un peu