Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
DEUX DE TROUVÉES

pour me faire nommer tuteur, je voudrais bien que vous me fissiez le plaisir de me dire ce que je dois faire.

— Bien volontiers : quand voulez-vous être nommé tuteur ?

— Au plus tôt, demain s’il se peut ; car voyez-vous, ce pauvre enfant est tellement exposé à l’Hospice, que le plus tôt il pourra être sous la protection de quelqu’un qui en aura soin, le mieux ce sera pour lui ; il est d’une nature si sensible.

— C’est bien. Voici ce que vous aurez à faire : 1o vous ferez préparer par un notaire l’acte constituant la somme que vous destinez à l’orphelin, en l’appliquant par hypothèque sur quelqu’une de vos propriétés ; 2o vous viendrez par devant moi au greffe de la Cour des Preuves, demain à midi, accompagné de sept personnes, afin d’avoir ce qu’on appelle une assemblée de parents, pour prendre leur avis sur la nomination du tuteur. Tâchez de trouver des amis de l’orphelin, s’il en a, autrement, les sept premières personnes venues feront l’affaire. Je prendrai leur avis, vous signerez et je vous délivrerai les lettres de tutelle. Voilà tout.

— À midi, demain.

— Oui, je conçois votre hâte de retirer cet enfant de l’Hospice où le contact de toutes sortes de personnes ne doit pas manquer d’affecter son cerveau et sa constitution, s’il est aussi délicat, aussi craintif et aussi impressionnable que vous le dites.

— Pauvre enfant ! ses douces dispositions me l’ont fait remarquer depuis longtemps, et je me suis toujours senti une espèce d’entraînement vers lui. J’es-