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DEUX DE TROUVÉES

— Ah ! bien : c’est justement notre affaire ; dans deux jours, peut-être demain, les busards l’auront complètement défiguré. Il faudra tâcher de se procurer l’habit du capitaine Pierre, ou quelqu’autre chose de ses effets et les arranger autour du cadavre, de manière à laisser croire que c’est, lui. Et où se trouve le cadavre ?

— Deux à trois lieues plus bas que le couvent des Ursulines.

— À merveille ! Plutôt on pourra faire croire à la mort du capitaine Pierre, le mieux ; car soyez sûr que s’il ne paraît pas demain, on commencera à faire des perquisitions ; et comme il est débarqué près des Ursulines, on pourrait peut-être pousser les recherches jusqu’à l’habitation des champs ! qui sait !

— Vous avez raison. J’en parlerai dès ce soir à la mère Coco ; et demain, si les busards ont fait leur ouvrage, j’avertirai le coronaire et préparerai des témoins, qui se trouveront sur les lieux comme par hasard.

— Et les gens qui ont été chercher le capitaine, en canot, à bord du Zéphyr ?

— Quant à eux, soyez tranquille !

— Prenez bien vos précautions, monsieur Pluchon. Ceci est une affaire sérieuse. Soyez actif et vigilant ; de mon côté j’aurai soin de bien vous récompenser. Dans neuf à dix jours tout sera fini, j’espère ; et alors votre fortune et la mienne seront faites.

— Je vais aller de suite voir la mère Coco, pour savoir ce qu’elle pense du cadavre. Je trouve que c’est une idée admirable que vous avez eue là ; c’est le seul moyen de détourner les soupçons et de dérouter les recherches.