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DEUX DE TROUVÉES

Jérémie, en reconnaissant le juge de la Cour des Preuves dans la personne qui descendait d’une superbe barouche arrêtée à la porte de l’hospice, ôta son chapeau de toile cirée et courut au devant de son honneur, qui en ce moment entrait.

— Vous êtes le portier de l’hospice ?

— Oui, votre honneur, à votre service.

— M. Charon, le chef de l’Institution, est-il ici ?

— Oui, votre honneur.

— Pourriez-vous l’aller chercher, j’aurais quelque chose à lui dire.

— Oui, votre honneur ; si vous préferez, je vais vous conduire à sa chambre.

— Volontiers, je vous suis.

Et Jérémie, son chapeau à la main et se courbant en deux pour rendre son salut plus respectueux, passa devant le juge pour lui montrer le chemin.

Le juge trouva M. Charon dans sa chambre, assis devant un bureau et arrangeant quelques papiers, qu’il numérotait. En voyant son honneur le juge, il se leva et lui fit un salut respectueux, en lui offrant un fauteuil pour s’asseoir.

— Je viens, M. Charon, lui dit le juge, pour vous prier de me donner quelques renseignements sur un pauvre enfant, que mon ami, le docteur Rivard, a bien voulu retirer aujourd’hui de cette Institution.

— Vous voulez parler du petit Jérôme ?

— Précisément.

— Que le docteur Rivard, votre ami a retiré aujourd’hui de cette Institution ?

— Celui-là même.

— Ah ! Il paraît que c’était un bien bon enfant, le petit Jérôme, si gentil, si timide ; et il paraît que sa