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DEUX DE TROUVÉES

— C’est ça, attention et vogue la galère, ajouta Léon qui venait d’arriver.

Nous laisserons maintenant les Coco, mère et fils, discutant sur les moyens de défense nécessaires au cas où le capitaine parviendrait à forcer la trappe, et nous nous rendrons sur la levée au pied de la rue Bienville où le docteur Rivard, en cabriolet couvert, attendait Pluchon.

À l’heure fixée, Pluchon arrivait armé de son immense parapluie de coton, car il tombait en ce moment une pluie violente. Le temps était chaud, malgré l’orage.

— Montez vite, M. Pluchon, lui dit le vieux docteur à voix basse, je vais vous conduire à l’habitation des champs. J’ai appris cette après-midi que le rapport du coronaire avait été on ne peut plus favorable ; et je crois qu’il faut de toute nécessité que nous en finissions dès cette nuit avec Pierre de St. Luc.

— J’ai préparé une liqueur dans cette fiole qu’il faut faire prendre de suite au capitaine. Cette liqueur est un poison prompt et sûr, qui ne laisse point de traces. J’en ai obtenu la recette d’un nègre Congo qui m’a dit qu’il était d’un succès merveilleux, ce que j’ai eu déjà occasion d’éprouver par moi-même. Tenez, M. Pluchon, prenez la fiole, mettez-la dans votre poche de gilet et prenez bien garde de la casser.

Pluchon prit la fiole et la mit avec précaution dans sa poche. Tous deux gardèrent ensuite le silence, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à quelques arpents de l’habitation des champs. La pluie tombait par torrents. Pluchon descendit de voiture pour se rendre auprès des Létard. Le docteur Rivard resta