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DEUX DE TROUVÉES

le savons, était l’esclave du docteur Rivard. À l’arrivée du Zéphyr, Trim avait été voir la vieille Marie, qui lui avait dit des choses dont il ne s’était pas occupé d’abord, mais qui, en ce moment, réveillaient en lui d’étranges soupçons.

Ce ne fut que lorsque le docteur fut arrivé dans le faubourg Tremé qu’il ralentit l’allure de Balais. Pluchon regarda derrière la voiture et écouta attentivement. Il s’assura qu’ils n’étaient pas suivis ; on n’entendait que le bruit du vent et le clapotement de la pluie dans les mares d’eaux au milieu du chemin.

— Docteur, il n’y a personne.

— Tant mieux, autrement il aurait fallu remettre à un autre soir ce qu’il est si important d’exécuter cette nuit.

Ils ne tardèrent pas à arriver à l’endroit où le docteur avait déjà attendu Pluchon, tandis que ce dernier avait été porter à l’habitation des champs, la petite fiole de poison destinée à l’infortuné Pierre de St. Luc.

Le docteur arrêta la voiture.

— Vous allez descendre, M. Pluchon, et porter cette dame-jeanne à l’habitation des champs. Prenez bien garde de la laisser tomber. Vous ne la donnerez pas aux Létard, mais vous la jetterez vous-même dans le cachot. Si les Létard ont peur d’y descendre eux-mêmes, ils n’auront pas peur d’y voir descendre cette dame-jeanne. Il faudra que vous la lanciez avec assez de force pour qu’elle se brise sur le plancher du cachot.

— Que contient-elle donc, cette dame-jeanne ?

— Un serpent à sonnettes.