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DEUX DE TROUVÉES

— C’est bon. S’il y a quelque chose d’important, tu viendras me le dire chez moi ; si au contraire tout a été comme il faut, tu me conteras ça ici demain soir.

— Convenu.

— J’ai besoin de savoir une chose, M. Pluchon ; il faut que vous l’appreniez de la mère Coco, voici : c’est de savoir quel est l’enfant qu’elle a conduit à l’hospice des aliénés, sous le nom de Jérôme, il y a à peu près une dizaine d’années ; quel est le nom des parents de l’enfant, s’ils vivent encore, où ils sont, et comment l’enfant lui a été remis et par qui. Je tiens à savoir tout cela, c’est important.

— J’en parlerai à la mère Coco ; est-ce pour l’orphelin dont vous vous êtes fait nommer tuteur ?

— Ça ne vous fait rien, M. Pluchon ; faites ce que je vous dis et voilà tout ; ne parlez pas de moi à la mère Coco. Quand vous aurez obtenu d’elle ce que je désire apprendre à l’égard de l’enfant, vous lui direz que, si quelqu’un, n’importe qui, la questionne sur le même sujet, elle ait à répondre « qu’elle ne s’en rappelle pas du tout, si ce n’est que ceux qui lui remirent l’enfant, pour le conduire à l’hospice, lui dirent : que son père était immensément riche. »

— Oui, docteur.

— À propos, je vais avoir besoin de vous dès ce soir.

— Comment ça !

— Je m’en vais de ce pas chez M. le Juge de la Cour des Preuves, vous savez où il demeure ?

— Parfaitement.

— Je crains qu’il n’y ait quelqu’un qui épie ou fasse épier mes pas ; ce n’est peut-être qu’une fausse