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UNE DE PERDUE

riche, elle jouissait d’une honnête aisance et vivait retirée, avec sa fille Mathilde, dans une de ses maisons, No 7, rue St. Charles.

Ce fut chez madame Regnaud que le capitaine Pierre de St. Luc avait témoigné le désir de se faire transporter, au sortir de l’habitation des champs.

Quand la voiture arriva à la porte de la maison, Trim pria son maître de lui permettre d’aller prévenir madame Regnaud, et, passant par la cuisine, il courut lui dire que son maître venait lui demander l’hospitalité pour quelques jours ; qu’il était d’une grande faiblesse et d’une excessive excitation nerveuse ; que la plus grande tranquillité lui était nécessaire, et surtout qu’il fallait éviter de faire la moindre allusion à ce qui avait circulé sur son compte.

Il est facile de s’imaginer l’étonnement de madame Regnaud en apprenant que Pierre de St. Luc, non seulement n’était pas noyé, mais qu’il était à sa porte lui demandant l’hospitalité. Elle avait connu Pierre tout enfant, et l’avait vu grandir sous les soins de M. Meunier. Elle se sentit toute joyeuse du choix que Pierre avait fait de sa maison, et elle se promit bien de ne rien épargner pour lui procurer tout ce qui pourrait lui être agréable, en attendant qu’elle put apprendre les particularités du mystère de sa résurrection.

— « Vous prendé garde de dire à mon piti maître que mossié Meunier il été mort ; li sé rien, rien de rien. »

Et Trim, sans attendre la réponse de madame Regnaud, courut à la voiture pour aider son maître à descendre.

Madame Regnaud courut ouvrir elle-même la