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DEUX DE TROUVÉES

ques jours à la Nouvelle-Orléans, je craignais que vous ne partissiez sans que je pusse vous voir.

— Je devais partir ce matin, mais je suis forcé de rester ici encore quelques jours.

— Je suis bien content, j’aurai occasion de vous voir encore.

— Bien certainement.

— Et comment est mademoiselle Clarisse ?

— Très-bien, je vous remercie.

— Et Miss Thornbull ?

Sir Arthur baissa la vue, une légère pâleur passa sur son front, et il répondit après un instant d’hésitation :

— Je ne l’ai pas vue depuis avant-hier soir, elle n’était pas trop bien. Et changeant brusquement de conversation, il continua ; je n’en reviens pas vraiment, M. de St. Luc ; vous dire, combien je suis heureux de vous revoir aujourd’hui hors de danger plein de vie et de santé, quoique vous ayez l’air un peu changé, n’est pas nécessaire. Notre amitié formée et cimentée dans des circonstances comme celles sous lesquelles elle a commencé, est, trop profonde pour que nous ayons besoin de protestations mutuelles, afin d’y croire. Si vous avez besoin de moi, si je puis vous être de quelque service, dites, je suis à vos ordres ; si vous avez besoin d’argent, ma bourse vous est ouverte. Vous êtes plus riche, bien plus riche, que moi, je le sais ; mais je sais, aussi que, pour quelques jours au moins, vous ne pourrez jouir de votre fortune.

— Merci, merci, Sir Arthur ; vous êtes mon ami, je le sais, et c’est pour cela que je ne voulais pas vous laisser partir sans vous revoir. Quant à vos offres