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UNE DE PERDUE

cause. J’aurais pu produire une foule de documents et de témoins, au soutien des allégations de la présente requête ; mais j’aurais craint d’abuser de la patience de votre honneur. Les preuves que j’ai produites, tant écrites que verbales, sont irrécusables et péremptoires. Je pourrais m’étendre au long, et faire ressortir toutes les circonstances merveilleuses et extraordinaires qui ont accompagné la naissance de l’orphelin Jérôme qui, après être mort au monde, et avoir été enterré dans un hospice d’aliénés, en sort pour monter au plus haut de l’échelle sociale où, par son rang et sa fortune, il a droit de prétendre.

Je laisse cette cause à la décision de votre honneur, persuadé que les conclusions de la requête seront accordées.

M. Duperreau s’assit au milieu du plus profond silence, chacun attendant avec anxiété le jugement qui allait être prononcé, quoique tout le monde le supposât d’avance.

— Quelqu’un, demanda le juge, a-t-il quelque remarque à faire, avant que la cour procède à prononcer le jugement en cette cause ?

— Je suggérerais à M. le docteur Rivard, dit M. Préau qui revenait de la salle voisine où il avait été un instant, de produire tous les documents qu’il peut avoir au soutien de sa requête.

— Nous n’en avons pas besoin d’autres, reprit M. Duperreau ; notre preuve est complète.

— Excusez-moi, je n’ai dit cela que dans l’intérêt de votre client. Voici un petit papier qui pourrait vous être de quelqu’utilité ; en ma qualité d’Amicus Curiæ, tant dans l’intérêt de M. le docteur Rivard