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DEUX DE TROUVÉES

— Oui ! ce que je pressentais ce matin n’est que trop réel ! Elle a été enlevée par Antonio Cabrera !

— Enlevée ! par Antonio Cabrera ! Vous m’épouvantez.

— La chose n’est que trop vraie ! voici un billet que Clarisse a trouvé parmi les effets de Miss Thornbull. Son évanouissement à bord du Zéphyr, quand elle reconnut le pirate, est maintenant expliqué.

— Pauvre jeune fille ! Et que pensez-vous faire ?

— C’est ce que je ne sais pas ; et c’est pour ça que je suis venu vous voir. Je suis au désespoir.

— Il n’y a pas de temps à perdre ; il faut courir après le ravisseur. Avez-vous quelqu’idée de la direction qu’il a prise ?

— Non. Seulement je sais qu’il lui donnait rendez-vous à la place Lafayette, pour avant-hier soir.

— Vous ne savez rien de plus ?

— Rien de plus !

— Ah ! j’y pense : j’ai…

Le capitaine, sans finir sa phrase, sortit précipitamment de sa chambre, alla chercher André Lauriot qui l’attendait, et rentra bientôt avec lui.

— Voici l’homme, Sir Arthur, lui dit le capitaine en lui montrant Lauriot, qui peut le mieux vous aider.

Sir Arthur examina la contenance et les traits de l’agent de police, et parut satisfait. Après lui avoir raconté ce qui était arrivé, il lui demanda ce qu’il en pensait.

— Ce que j’en pense ? répondit Lauriot ; c’est que c’est une vilaine affaire. Cabrera est un diable qu’il