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DEUX DE TROUVÉES

vance dans la mer en décrivant une espèce de courbe vers l’est-nord-est. À partir de la ville jusqu’à l’extrémité de cette langue de terre, la distance est de cinq lieues ; tandis que près de la baie sa largeur n’est que de deux petites lieues.

Ainsi l’on comprendra qu’un vaisseau, qui est obligé de doubler cette pointe pour aller vers la Havane ou dans l’ouest, est obligé de faire un circuit de près de deux lieues, que lui aurait évité un canal coupé à travers la base de cette langue de terre.

Une chaîne de hautes montagnes escarpées venait se perdre au rivage à l’ouest de la base de cette langue de terre, en diminuant graduellement jusqu’à ce qu’elle se confondit avec le sol au niveau de la mer. Cette chaîne formait une espèce de croissant dont les cornes aboutissaient à la mer à l’est et à l’ouest, en décrivant une demie lune assez considérable dans les terres. Une autre chaîne de roches, formait un filtre croissant qui se trouvait comme inscrit dans le premier.

Ces deux chaînes étaient séparées l’une de l’autre par des fondrières impraticables, à travers lesquelles coulait une eau bourbeuse et verdâtre. À l’extrémité nord-est de cette chaîne, un rocher, couvert d’arbres rabougris, s’élevait à une hauteur considérable, et dominait l’affaissement que subissait vers la pointe, le plus grand croissant, de manière que, du haut de ce rocher, on pouvait facilement distinguer la ville de Matance et toute la baie, suivre de l’œil tous les vaisseaux qui en sortaient, et apercevoir, au loin dans la mer, ceux qui passaient au large ou se dirigeaient vers la terre.

En dedans de ce croissant intérieur, la chaîne de