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DEUX DE TROUVÉES

rais vous être utile dans les commencements, jusqu’à ce que vous puissiez faire vos affaires seuls.

— Mais que nous va faire ? nous sé pas rien ; nous conné pas métier.

— Voulez-vous, mes enfants, que je vous fasse une proposition ?

— Oh ! oui, oui.

— Je réfléchis, en effet, que vous n’avez pas de métier et que vous pourriez bien vous trouver embarrassés de votre liberté, si vous ne trouviez pas les moyens de vivre. Voici ce que j’ai à vous proposer.

« Vous êtes six ; en réunissant ensemble les legs que vous a faits votre bienfaiteur, vous formerez la somme de dix-huit cent dollars. Vous, Pierrot et Jacques, vous connaissez la culture de la terre ; Henri et Paul sont forts et robustes, Clara et Céleste feront d’excellentes fermières. Vous êtes bons amis et avez toujours vécu ensemble ; voulez-vous vous mettre sur une petite terre, que vous cultiverez de vos mains ? Vous aurez des vaches, vous les soignerez, vous ferez du beurre, du fromage ; vous aurez des moutons, une basse cour, vous pourrez vivre tranquilles et à l’aise.

— Oh ! oui, oui, mon bon piti maître.

— Vous, Henri et Céleste, je sais que vous vous aimez, vous vous marierez et je vous fais un présent de noces ; comme je crois que Clara ne déteste pas Paul, je leur ferai aussi un présent pareil, s’ils se marient. Qu’en dites-vous Henri et Céleste ?

— Et toi Clara ?

— Moué sé pas.

— Toi, Paul ?

— Moué voulé bin !