Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
DEUX DE TROUVÉES

— Allons, mes enfants, bonne nouvelle ! nous avons assez fainéantisé pendant ces huit derniers jours. En avant, et alerte. Il y a un million de pesos duros que la providence nous envoie.

— Houzza ! houzza ! Vive le général Antonio Cabrera ! crièrent tous d’une voix les pirates, en agitant leurs chapeaux dans les airs.

— Il me faut trois cent hommes. Toi, Burnouf, prends cinquante hommes, que tu embarqueras avec l’équipage de la polacre. Je vais en choisir cinquante que j’ajouterai à mon équipage, et nous partirons.

— Oui, oui, général, répondit Burnouf ; et il s’élança pour exécuter ses ordres.

— Piétro, continua Cabrera, tu vas rester dans l’esterre ; c’est à toi que je remets le commandement en mon absence. Tu tiendras constamment un homme en sentinelle sur le cap, et les sloops parés à faire voile au premier signal.

— Oui, mon général.

— Attends, j’ai encore quelque chose à te recommander ; et Cabrera se penchant à l’oreille de Piétro lui dit quelque chose qui sembla faire grand plaisir à ce dernier, car sa figure s’épanouit.

— Oui, oui, mon général ; comptez sur moi, je n’y manquerai pas.

— C’est bon. Maintenant, mes enfants, pressez l’appareil, je vais monter sur le cap pour jeter un dernier coup d’œil et voir si la mer est claire pour sortir.

Cabrera en un clin d’œil fut sur le cap, d’où il put voir, à l’est de la langue de terre, le Zéphyr qui s’avançait vers la pointe aux Cormorans. Il n’y avait pas de temps à perdre ; dans moins d’une demi-heure le