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DEUX DE TROUVÉES

que l’obscurité augmentait ; elle ne distinguait plus rien, mais bientôt elle put entendre les pas précipités d’un homme qui accourait. Cette fois elle ne s’était pas trompée. Un petit homme, armé d’un immense parapluie de coton, s’arrêta devant la négresse.

— Oh ! c’est vous, mossié Plicho. Encore un peu vous fesez renversé mon la marmite. Entri, mossié Plicho, mon maître attendé li depuis tantôt longtemps.

En effet, cet homme, c’était M. Pluchon, qui sans faire attention à ce que lui disait la négresse, entra dans la maison et se rendit jusqu’au cabinet du Dr Rivard, qu’il trouva dans l’acte de prendre son chapeau et sa canne pour sortir.

— Bonsoir, M. Pluchon.

— Bonsoir, docteur.

— Mais qui est-ce qui vous a donc retenu si longtemps ? j’allais justement sortir, pour savoir ce qui vous était arrivé.

— Asseyons-nous d’abord, je n’en puis plus de fatigue, je suis tout essoufflé et mouillé jusqu’aux os. Ne pourriez-vous me donner un petit verre de cognac ?

— Avec plaisir. Prenez haleine, et racontez-moi ce qu’il y a de nouveau. Avez-vous vu M. Jacques, le greffier de la Cour des Preuves ?

— Attendez un peu. J’en ai bien d’autres à vous conter.

Et M Pluchon ayant ôté sa redingote, qu’il plaça sur le dos d’une chaise, après avoir mis son large parapluie dans un coin, se servit un énorme verre de cognac qu’il avala d’un trait, en regardant avec