Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
DEUX DE TROUVÉES

les entendre qui montent à l’abordage ; ils nous ont tiré une bordée à bout touchant ! Entendez-vous ? quel piétinement sur le pont !

— J’espère que ce n’est rien, répondit Sir Gosford, d’une voix calme. Peut-être quelque signal. Montons sur le pont pour nous en informer.

— Oui, c’est ça, montez ; vous descendrez ensuite me dire ce que c’est. Pendant ce temps là, je vais m’habiller et charger mes pistolets.

— Oh ! comte, vous n’avez pas besoin de vos pistolets, je vous en garantis.

— C’est toujours plus prudent, qui sait ?

Quand Sir Gosford fut monté sur le pont, il vit le capitaine Pierre, sa longue-vue à la main, examinant de dessus la hune d’artimon où il était monté, le vaisseau qui ne se trouvait plus qu’à une petite portée de canon et qui s’avançait vers le Zéphyr.

La moitié de l’équipage était distribuée dans les mâts et sur les vergues déferlant toutes les voiles ; l’autre moitié de l’équipage, rangée par file à tribord, se tenait prête à exécuter les moindres ordres.

Le capitaine ayant terminé son examen, redescendit sur le pont.

— Que pensez-vous de ce vaisseau ? demanda Sir Gosford, en s’approchant du capitaine.

— Ma foi, je n’en sais trop rien. Nous avons montré nos couleurs ; il ne montre pas les siennes, j’ai envie de lui demander pourquoi. Après, nous saurons à quoi nous en tenir sur son compte. Et le capitaine se tournant vers maître Laurin :

— Un coup de canon à boulet à l’avant de ce navire !