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DEUX DE TROUVÉES.

Tu n’as pas honte, que j’lui dis, de te battre comme ça en pleine rue ; t’es ben joli comme t’es là, avec un œil poché et l’autre qui n’en vaut pas mieux. — Quoi, c’est vous m’sieu Toin, qu’y m’dit. — Oui, c’est moué, que j’lui réponds ; et tu va m’suivre tout de suite ; ya deux m’sieux qui te cherchent. Je l’ai emmené ici ; et après lui avoir fait laver le visage avec du whisky, j’lui dis : À c’t’heure, tu vas rester ici ; et quand ces m’sieux viendront y le verront. — Ah ! pour ça, j’peux pas, qu’y m’répond — Et, pourquoi pas ? que j’dis. — Mais parce qu’y faut que j’rejoigne ma cage qui descend ; Montferrand, qu’est d’sus, m’a dit de le rejoindre à la tête du lac ; à moins qu’j’n’aime mieux aller sauter l’Abord à Plouffe, avec la cage à m’sieux Aumond. — Bien, c’est bon, que j’lui dis, tu iras sauter l’Abord à Plouffe ; ça te donnera le temps d’attendre ici que’quetemps. — Non pas, me répondit-il ; faut que je remonte dans le Varennes, qui va démarrer tout à l’heure. J’eus beau faire pour l’r’tenir ; il a fallu qu’y partit dans le Varennes.

— Est-ce bien le cousin de M. Meunier qui était mort en mer ? demanda St. Luc, fort intéressé dans la découverte du père Toin.

— Non pas le cousin ; le p’tit cousin ; c’est le père qu’était le cousin du matelot. C’lui-cit c’est l’fils.

— C’est bien, c’est bien ; mais où allons-nous le retrouver maintenant. C’est dommage que je n’ai pu le voir.

— Ah ! pour ça, écoutez : j’sais où y d’meure ; y d’meure à Montréal, dans le faubourg St. Laurent, qu’y m’a dit, conte le Coin Flambant.

— Est-ce tout ce que vous avez pu obtenir, M. Toin ?