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UNE DE PERDUE

— N’êtes-vous pas de la paroisse St. Ours.

— Oui.

— Y a-t-il longtemps que vous en êtes parti ?

Meunier regarda St. Luc quelques temps, avec attention, avant de répondre, puis se tournant vers DesRivières, dont la physionomie ne lui était pas inconnue, il leur dit :

— Etes-vous les deux messieurs qui êtes allés dernièrement à Sorel, chez le père Toin ?

— Oui. Nous sommes allés à St. Ours pour vous chercher. C’est le père Toin qui nous a dit que nous vous trouverions ici.

— Alors, que me voulez-vous ?

— Vous allez le savoir. Dites-nous depuis combien de temps vous avez quitté la paroisse St. Ours.

— Vingt cinq à vingt-six ans.

— Avez-vous connu un M. Alphonse Meunier, de St. Ours ?

— Le matelot, qui s’est noyé en mer ?

— C’est ce que l’on a dit du moins.

— Oui, je l’ai connu très-bien.

— Avez-vous connu sa femme ? — Je crois bien que je l’ai connue ! C’était une bonne femme celle-là ; et belle, et généreuse, et pas fière ! Allez ; on l’aimait tous à la maison. Elle a été bien malheureuse ! C’était une sainte, celle-là ! St. Luc se détourna pour essuyer une larme, qui tremblait à sa paupière.

Meunier, qui avait remarqué l’émotion de celui qui l’interrogeait, lui dit :

— Mais vous l’avez donc connue que vous me faites tant de questions ?